Nous ne pouvons que le déplorer, mais force est de constater que depuis 2008, les réseaux sociaux offrent une épouvantable caisse de résonance à l’agressivité qui se manifeste notamment entre les adolescents dans les rapports de domination qui les lient les uns aux autres. Avec des portables dans les mains de plus en plus jeunes, les enfants sont les cibles faciles du cyber harcèlement. Si ces violences semblent échapper à la vigilance de l’école et des parents, est-il pour autant possible d’endiguer ce phénomène ?
Les réseaux soucieux ?
Sur les réseaux sociaux, face au cyber harcèlement, il n’ y a pas de témoins. Que des acteurs. Soit l’on approuve, soit l’on réprouve l’agression avec le courage que cela suppose.
Les plus passifs des spectateurs ne sont pas moins soucieux de ce qu’il se passe. Et par leur silence choisissent plus sûrement de renforcer l’omerta plutôt que de s’y opposer. Quoi qu’il arrive, il n’y a que des acteurs ou spect-acteurs. Et puis il y a ceux qui participent plus directement « à la fête, en cautionnant d’un like, en partageant ou en ajoutant un commentaire. On appelle cela « l’effet piranha ». C’est une façon négative de concevoir l’effet « colibri » quand les mini-agressions ajoutées les unes aux autres créent chez la victime un épouvantable sentiment d’anéantissement et une terrible sensation d’impuissance.
Une tempête qu’on ne voit pas venir
Plusieurs raisons semblent expliquer la difficulté à agir avant qu’il ne soit trop tard :
- Lors de la première vague de harcèlement les signes avant-coureurs, les indices d’inconfort psychique et de retrait scolaire n’ont pas le temps de s’installer
- Les vagues de harcèlement semblent cibler des enfants scolaires à qui tout semblent réussir et qui, en raison de cela, suscitent de la jalousie. Ce n’est pas le profil que l’on s’imagine de la victime
- Les enfants ne sont pas armés pour résister à cette vague de haine organisée ou conjuguée. Ils tombent alors soudainement de leur piédestal avec une violence inouïe.
Quelles solutions pour endiguer le cyber harcèlement?
La seule solution quand les choses ne se voient pas, c’est de mettre en place les conditions pour qu’elles se révèlent. Cela passe par différents leviers facilement actionnables à l’école :
- Montrer aux enfants que l’on est suffisamment formés pour réagir de manière conséquente à ces agressions
- Organiser des espace de paroles régulées pour susciter l’empathie au sein des groupes
- Instaurer des conseils d’éducation disciplinaires qui permettent de sanctionner au sein de l’établissement scolaire les conduites asociales qui se réalisent sur les réseaux sociaux.
À la maison, des parents présents sans être envahissants, contenants sans être intrusifs favoriseront un climat de confiance favorable aux confidences.
En complément, des applications reliées aux réseaux sociaux peuvent aider les victimes à signaler à leur écoles les attaques dont elles feraient l’objet sans que les parents n’aient accès aux informations échangées. Ils seront alors prévenus plus tard pour les protéger du contenu malveillant (revenge porn ou pornodivulgation par exemple) qui pourrait concerner leur enfant.
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