Cette semaine, nous accueillons Katherine, rédactrice du blog https://happykidsdanslanature.fr/.
Maman de 3 garçons, elle est passionnée par les différentes approches et méthodes éducatives et veut diffuser le plus largement possible le concept de parentalité symbiotique. L’idée derrière ce concept est d’aider les parents à créer une relation harmonieuse et équilibrée avec leur enfant afin de lui procurer une éducation adéquate sur tous les aspects. Et cela passe notamment par une plus grande intégration de la Nature et de l’environnement dans l’éducation des enfants.
Dans cet article, elle nous partage sa vision de bien-être des enfants qui passe par une plus grande connexion à la Nature. Ce qui donnera une bonne base pour un équilibre dans la vie de famille.
Nous et nos enfants passons nos vies dans des zones urbaines tentaculaires. Nous avons perdu toute relation par les 5 sens avec la Nature. Certains écologues parlent même d’une « extinction de l’expérience de nature ». Force est de constater donc que notre vie trépidante et celle de nos enfants sont remplies d’une succession de tâches quotidiennes et d’activités programmées sans répit et pour la majorité d’entre nous toujours dans ce milieu urbain. Le confinement aidant, nous avons ralenti notre rythme mais sans pour autant se reconnecter à la Nature.
Pourtant, depuis quelques années maintenant, un véritable consensus au niveau scientifique démontre par plusieurs études réalisées dans différents pays, les bénéfices d’un environnement naturel sur la santé mentale, physique et émotionnelle des enfants. Ainsi, il est temps de s’interroger sérieusement sur les milieux où vivent et sont éduquées nos enfants, et repenser les relations émotionnelles que nous entretenons avec la Nature.
Lors d’une balade dans un environnement naturel, qui n’a pas ressenti quelque chose de singulier dans la Nature ? Lorsque nous sommes dans la Nature, nous réalisons de façon consciente ou inconsciente que des choses beaucoup plus grandes que nous sont à l’œuvre. Nous réalisons que tous les « petits » problèmes que nous avons peuvent être relativisés. Et les enfants peuvent ressentir cela de la même manière sans pouvoir mettre des mots sur cet état d’esprit bénéfique.
Ces bienfaits émotionnels de la nature viennent du fait que les espaces naturels favorisent une détente, une sorte de lâcher prise, mais aussi l’interaction sociale, et améliorent ainsi la communication et le soutien entre les personnes. Cet enthousiasme, cette curiosité tournée vers l’extérieur peut participer au renouveau que l’on espère dans le monde de l’éducation.
A l’image des « Forest school » nordiques (en Finlande, Suède, Royaume -Uni, Irlande, Allemagne), il faut repenser l’éducation procurée à nos enfants et que cette dernière ne soit plus uniquement entre les quatre murs d’un appartement, d’une maison ou d’une institution scolaire mais qu’elle soit en contact et connexion permanents avec le monde extérieur et les êtres vivants qui le composent.
Lorsqu’un enfant se dépense, s’amuse dehors cela contribue au développement de ses capacités sociales, de sentiment de soi et celui du lieu où il est. Lorsqu’un enfant joue dans la nature cela lui offre tout simplement des challenges personnels et variés. Il a l’occasion de découvrir, de résoudre des problèmes, de faire des choix, de trouver des solutions, de mesurer ses forces en prenant des risques. Et lorsqu’il réussit par lui-même, cela lui (re)donne une confiance en ses capacités, il aura moins peur de faire des erreurs, il sera tout simplement un meilleur apprenant.
Dans notre société de « toujours plus de performance », il nous incombe à nous, les parents, les enseignants, les professionnels de l’éducation, de ne pas réduire nos enfants à des « machines à apprendre » et pire encore à des « machines de consommation » qui ne vivent que dans leur tête et à travers la possession des biens. Pour vivre pleinement et fructueusement dans et avec le monde extérieur, nous devons apprendre à nos enfants à se poser et à observer tranquillement le rythme du vivant. Nous devons leur apprendre à apprécier ce qu’ils voient (un coucher de soleil, les formes des nuages…), ce qu’ils sentent (l’odeur de pluie d’été dans une forêt, l’odeur des lilas au printemps …), ce qu’ils entendent ( le chant des oiseaux au petit matin, le bruit du vent dans les arbres…) ce qu’ils éprouvent ( en touchant l’écorce un arbre, en mangeant une fraise fraîchement cueillie…).
Lorsque nous aidons nos enfants à vivre plus souvent au contact de la Nature, nous les aidons bien au-délà de ce que nous croyons. Car nous les aidons alors à préserver toutes leurs facultés humaines, nous les aidons à comprendre le langage de l’interconnexion entre chaque être vivant (arbre, animal, humain) et cela représente incontestablement un des plus beaux cadeaux que nous puissions leur faire. Un cadeau qu’ils se serviront sans aucun doute toute leur vie d’adulte. Il faut aider nos enfants à retrouver cette joie et cette conscience d’être un être vivant parmi d’autres êtres vivants.
Alors, sortons nos enfants à l’extérieur, emmenons les dans les parcs, jardins, prés, forêts, montagnes, mer et océan. N’ayons pas peur qu’ils se salissent en découvrant la terre, en sautant dans une flaque d’eau, en découvrant une fourmilière… n’ayons pas peur qu’ils se fassent mal en marchant pieds nus dans l’herbe, en grimpant dans un arbre. Donnons-leur le plus d’occasions possibles d’observer la lune, d’explorer une grotte, d’assister au lever de soleil, de faire des ricochets, de se rouler dans l’herbe, de dormir à la belle étoile. Plus on connait cette Nature et plus on aura envie d’en prendre soin et de la protéger, plus on aura envie aussi de la faire découvrir à ceux qui n’ont pas eu cette chance, plus on prendra soin aussi de son prochain, plus on aura d’imagination et de créativité spontanée car la Nature a aussi ce pouvoir unique de nous émerveiller et de nous simplifier. Soyons nous-mêmes, touchés et intéressés par ce qui nous entoure et montrons le chemin à suivre à nos enfants, car le meilleur moyen d’éduquer reste et restera encore l’exemple que nous donnons à nos bambins. Passer du temps dans la Nature, observer, écouter, contempler et s’émerveiller de la biodiversité nous donne des indices sur la manière dont on peut interagir les uns avec les autres. Nous devons nous inspirer des relations observées dans la Nature. Et plus tôt on intègre dans le quotidien de nos enfants cette connexion à la Nature, à l’environnement naturel qui les entoure, plus tôt ils découvriront, assimileront la connaissance et la compréhension du monde dans lequel ils grandissent, et plus tôt ils seront premiers acteurs de changement pour notre planète.