Que faire en cas de harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire se définit comme un comportement répété et intentionnel visant à faire du mal, à intimider, à humilier ou à exclure un élève de manière persistante. Il peut se manifester de différentes manières : insultes, moqueries, rumeurs, menaces, agressions physiques ou exclusions sociales. Les élèves victimes de harcèlement souffrent de stress, d’anxiété, de dépression. Cela peut nuire à leur bien-être général et à leurs résultats scolaires. Le harcèlement scolaire peut se produire en personne, mais aussi en ligne, notamment à travers les médias sociaux.

Le Code pénal prévoit des peines pour harcèlement scolaire pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende quand le harcèlement est reconnu comme cause du suicide de la victime. Il est urgent de s’unir pour faire de la prévention de manière à ce que chaque acteur sache que faire en cas de harcèlement scolaire. D’après les statistiques, en CM1-CM2, 2,6 % d’élèves subissent une forte victimisation multiple qui peut être apparentée à du harcèlement (enquête Depp 2021) ; au collège, 5,6 % d’élèves en sont victimes (enquête Depp 2017) ; au lycée, 1,3 % d’élèves en sont victimes (enquête Depp 2018). 

Quels sont les différents types de harcèlement scolaire ?

La forme la plus courante de harcèlement est le harcèlement verbal. Cette forme de harcèlement implique des insultes, des moqueries, des railleries, des commentaires désobligeants ou dégradants, ou encore la propagation de rumeurs malveillantes. Il peut consister en des insultes raciste, ethnique ou religieuses. Il peut prendre la forme de commentaires offensants, de stéréotypes, de discriminations ou de violences liées à ces caractéristiques.

Le harcèlement verbal peut aussi être lié à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. Il vise les élèves en raison de leur orientation sexuelle réelle ou présumée, de leur identité de genre ou de leur expression de genre. Il inclut des commentaires homophobes ou transphobes, des insultes et des discriminations. 

Le harcèlement par intimidation peut aller jusqu’à impliquer l’utilisation de la force physique ou de la menace pour contraindre un élève à faire quelque chose contre sa volonté ou pour l’intimider. Il peut prendre diverses formes, y compris le vol, la menace de violence ou la coercition. Dans les cas les plus extrêmes le ou les harceleur(s) passent à l’acte. C’est-à-dire que le harcèlement devient physique. Il implique alors des actes de violence physique, tels que des coups, des poussées, des bousculades, des vols de biens personnels ou des agressions. Il est plus évident que d’autres formes de harcèlement et peut causer des blessures physiques.

Le harcèlement social est un type de harcèlement qui consiste à exclure délibérément un élève d’un groupe. L’idée est de  répandre des ragots sur lui et le priver d’opportunités sociales. Il peut être plus difficile à détecter car il ne repose pas nécessairement sur des actes physiques visibles. 

Une autre forme de harcèlement est le harcèlement sexuel. Ce type de harcèlement se produit lorsque des commentaires, des avances sexuelles non désirées, des attouchements ou des agressions sexuelles sont dirigés vers un élève. 

Pour finir, il existe aussi ce qu’on appelle communément le cyberharcèlement. Également appelé harcèlement en ligne, le cyberharcèlement se produit à travers les médias sociaux, les messages électroniques, les SMS ou d’autres plateformes en ligne. Il comprend des menaces, des insultes, des publications diffamatoires, la manipulation d’images et d’autres formes de harcèlement en ligne.

harcelement

Quelles sont les conséquences du harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire peut avoir de graves conséquences sur les élèves qui en sont victimes. Ces conséquences peuvent être à la fois à court terme et à long terme, et elles peuvent affecter la santé mentale, émotionnelle et physique. Le harcèlement affecte aussi la sphère académique de l’élève victime, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur son avenir.  

Les élèves victimes de harcèlement sont plus susceptibles de souffrir de stress, d’anxiété, de dépression. Le harcèlement peut créer un climat de peur et d’insécurité qui a un impact négatif sur leur bien-être émotionnel. Les victimes de harcèlement observent souvent une baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi. Elle peut même persister à l’âge adulte. Cette perte de confiance peut mener jusqu’à un isolement social. Dans le pire des cas, les enfants harcelés peuvent développer une dépression, voire même les conduire au suicide. 

Les élèves harcelés ont souvent du mal à se concentrer en classe ou à participer activement à l’apprentissage. Ce qui entraîne une baisse des performances et nuit à leur réussite scolaire. Certains élèves iront jusqu’à éviter l’école en raison de la peur, de l’anxiété ou de la honte. Cette situation peut mener à un décrochage scolaire voir une phobie scolaire avérée.

Les effets du harcèlement peuvent persister à l’âge adulte. Ils peuvent affecter la santé mentale et émotionnelle à long terme, les relations interpersonnelles et la capacité à réussir dans la vie.

Comment parler de harcèlement scolaire avec un enfant ?

Le harcèlement scolaire est un sujet délicat. En tant que parent, on peut finalement autant craindre que son enfant soit harcelé, qu’il soit harceleur. En effet, peu importe l’éducation que vous donnez à votre enfant, dans la cour d’école, les cartes sont redistribuées. Pour cette raison, il est important d’aborder la question d’une part pour prévenir des dangers éventuels. D’autre part, pour créer au sein de la maison, ou de la classe, un environnement propice au dialogue où l’enfant se sent en confiance pour parler de ses préoccupations.

Le sujet du harcèlement doit être abordé avant qu’une situation de harcèlement se présente. 

Vous pouvez introduire le sujet en demandant à votre enfant, ou à vos élèves s’il savent ce qu’est le harcèlement. Vous pouvez donner cette définition simple : « Le harcèlement, c’est quand quelqu’un te fait du mal à plusieurs reprises, physiquement ou verbalement, ou quand quelqu’un te traite de manière méchante ou te fait du mal intentionnellement. »

Demandez-leur ensuite de lister les situations dans lesquelles il pourrait s’agir de harcèlement. 

Laissez aux enfants la possibilité à tout moment de poser des questions. Pour les aider à percevoir ce qui est mal dans le harcèlement vous pouvez faire appel à leur empathie et les aider à décrire des moments ou ils se sont senties affectés par le comportement d’un camarade ou d’une personne de leur entourage. 

Il est important de ne surtout pas juger leurs ressentis, vous risqueriez de refermer le climat de confiance que vous tentez d’établir. Pour terminer rassurez les enfants en leur expliquant que les adultes sont là pour les protéger. Dites aux enfants qu’ils peuvent vous parler de tout et que vous êtes là pour les soutenir. En d’autre terme, assurez-leur qu’il ne sont pas seul.

Que faire en cas de harcèlement scolaire ? À qui s’adresser ?

En cas de harcèlement scolaire, il est essentiel de prendre des mesures immédiates pour protéger l’enfant victime et mettre fin à la situation de harcèlement. Cependant, il faut aussi savoir rester calme et ne pas réagir de manière excessive. Que vous ayez à réagir face à un harceleur ou face à un harcelé, l’enfant a besoin de sentir qu’il peut vous parler en toute confiance. Dans une médiation comme celle-ci la communication non violente peut être une approche aidante.

Que vous soyez parent ou enseignant, la première étape est de recueillir le récit de l’élève. Essayez d’obtenir le plus de détails possibles. Assurez-lui que vous le croyez et que vous êtes là pour le soutenir. N’hésitez pas à prendre des notes, où à récolter d’éventuelles preuves, en cas de cyberharcèlement. Notez les détails du harcèlement, y compris les dates, les heures, les lieux, les noms des auteurs présumés et les témoins. Cela peut être utile pour les étapes suivantes.

Si vous êtes enseignant, alertez rapidement la direction de l’établissement. Si vous êtes parents prenez contact avec l’enseignant de votre enfant dans un premier temps, puis la direction. Fournissez-leur les informations que vous avez recueillies et demandez qu’une enquête soit menée.

Le gouvernement français a aussi mis deux numéros d’urgence à contacter en cas de suspicion de harcèlement scolaire. Pour les élèves, les parents et les établissements scolaires, le 3018 permet d’obtenir la procédure à suivre en cas de suspicion de harcèlement et le 3020 en cas de cyberharcèlement. 

Si l’enfant montre des signes d’angoisse, de stress, prenez rendez-vous avec un psychologue ou un Centre médico-psychologique. 

L’école doit rapidement contacter le ou les élèves harceleur pour le ou les aider les auteurs à comprendre les conséquences de leurs actions. La médiation peut être utile pour les amener à changer de comportement. Autrement, il est possible de faire en sorte que le harceleur change d’établissement scolaire.

harcelement scolaire

Quelles sont les solutions au harcèlement scolaire ?

En France, pour lutter contre le harcèlement scolaire, le gouvernement a mis en place le programme Phare. C’est un plan de prévention déployé dans toutes les écoles élémentaires et tous les collèges publics depuis la rentrée 2022.

Ce programme repose sur une stratégie en 8 volets, quis ont : 

  • être vigilant en mesurant le climat scolaire
  • Faire de la prévention
  • Former une communauté de professionnels pour protéger les élèves
  • Intervenir en cas de harcèlement
  • Communiquer avec les parents et les partenaires
  • Mobiliser les instances de démocratie scolaire (CVC, CVL) et le comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement
  • Faire un suivi des actions en place
  • Mettre en place un numéro d’urgence

Plus concrètement, les écoles s’appuie sur une méthode, appelée la méthode de la préoccupation partagée. Elle a été créée dans les années 1970 en Suède par le psychologue suédois Anatol Pikas. Elle a été adaptée au contexte français par Jean-Pierre Bellon (professeur de philosophie), Bertrand Gardette (un des pionniers de la lutte contre le harcèlement scolaire en France) et Marie Quartier (professeur agrégé de lettres, licenciée de psychologie, fondatrice l’association Orfeee qui se consacre à l’étude et au traitement des souffrances scolaires). 

Cette approche non violente se distingue par une profonde préoccupation envers l’élève ciblé, que l’on cherche à communiquer aux élèves intimidateurs. On encourage les élèves à jouer un rôle actif dans la résolution de la situation. Cette méthode s’avère efficace pour résoudre la plupart des situations rencontrées.

Elle s’applique lorsque le harcèlement a eu lieu. Cependant, il existe aussi des stratégies de prévention et de sensibilisation, dont font partie trois temps forts : La Journée nationale de lutte contre le harcèlement, le Prix Non au harcèlement et le Safer Internet Day. La lutte contre le harcèlement implique également la participation active des élèves. Actuellement, il existe 22 900 élèves ambassadeurs au collège, par rapport à 10 000 en 2020. Ils sont formés pour détecter les situations de harcèlement, et agissent en tant que lanceurs d’alerte afin d’empêcher que les élèves victimes ne se retrouvent isolés. Ces élèves ambassadeurs jouent également un rôle crucial dans la sensibilisation de leurs camarades, en particulier lors des journées « Non au harcèlement », en utilisant des ressources mises à leur disposition sur le site « Non au harcèlement ».

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