La parentalité est un apprentissage permanent. Chaque parent a à cœur de donner la meilleure éducation possible à ses enfants. Cependant, la société et l’éducation disciplinaire prônée pendant longtemps poussent le parent à faire de son enfant un petit être sage et discipliné. Mais les nombreux travaux de la toute fin du XXe siècle, et les avancées en neurosciences ont tout chamboulé. Le parent sait maintenant que pour en faire un être épanoui, l’enfant doit être respecté dans sa nature profonde. L’éducation n’a donc de choix que de se pencher sur cette nature profonde et de composer avec elle. En effet, l’enfant est un petit être pourvu d’un raisonnement qui n’est pas celui de l’adulte, dont les émotions sont jaillissantes.
Pour éduquer un enfant et ne pas se tuer à la tâche, il faut donc apprendre à communiquer avec lui, et c’est un peut l’objectif de l’éducation non violente. Accepter l’enfant tel qu’il est pour lui inculquer en douceur les règles et les codes du monde adulte. C’est une méthode éducative qui mène aussi le parent vers un changement intérieur. Finalement, c’est l’enfant qui nous enseigne une leçon de vie sans le savoir.
Qu’est ce que l’éducation non violente ?
L’éducation non violente, également connue sous le nom d’éducation bienveillante, éducation positive ou parentalité positive, est une approche éducative axée sur le respect, la communication bienveillante et l’empathie envers les enfants. Elle vise à créer un environnement respectueux, où les enfants sont encouragés à développer leur plein potentiel émotionnel, social et intellectuel sans recourir à la violence physique ou à l’ intimidation verbale. C’est une méthode éducative qu’on retrouve dans la méthode Montessori par exemple, dont les grandes lignes sont appliquées en classe.
Quels sont les principes de l’éducation non violente ?
L’éducation non violente reconnaît que les enfants ont besoin de soutien, de compréhension et de respect pour s’épanouir et apprendre de manière optimale. Elle met l’accent sur l’importance d’une relation positive et équilibrée entre les parents ou les éducateurs et les enfants, favorisant ainsi un climat familial ou scolaire sain et harmonieux.
Les 8 principes fondamentaux de l’éducation non violente incluent :
1. Le respect de l’enfant en tant qu’individu
Il faut reconnaître et valoriser les besoins, les émotions et les opinions de l’enfant, tout en lui accordant une certaine autonomie appropriée à son âge.
2. L’empathie et l’écoute active
Être à l’écoute des émotions et des sentiments de l’enfant, et chercher à les comprendre avec compassion et sans jugement.
3. La communication bienveillante
Utiliser un langage positif et encourageant, évitant les paroles blessantes ou dégradantes. Cela inclut l’expression de ses propres émotions de manière constructive.
4. La résolution de conflits de manière pacifique
Encourager la résolution de conflits par le dialogue et la négociation plutôt que par la violence physique ou la punition.
5. La coopération plutôt que la compétition
Encourager la collaboration et la coopération plutôt que la compétition entre les enfants.
6. L’encouragement et le renforcement positif
Reconnaître et célébrer les progrès et les efforts de l’enfant, ce qui favorise une estime de soi positive.
7. La prise en compte des besoins de développement de l’enfant
Adapter les activités et les attentes en fonction de l’âge et du stade de développement de l’enfant.
8. La discipline constructive
Utiliser des méthodes de discipline non violente et basées sur l’apprentissage, telles que les limites claires, les conséquences naturelles et les discussions sur les comportements appropriés.
Comment s’exprimer dans une éducation non violente ?
On confond souvent l’éducation non violente avec une approche éducative laxiste. L’enfant serait éduqué dans un environnement sans limites éducatives. Cette forme d’éducation mènerait vers ce qu’on appelle l’enfant roi, véritable tyran au sein du foyer. C’est bien sûr une idée reçue. Dans l’éducation non violente, l’enfant est soumis à un cadre et à des limites claires. Ce qui change, c’est le mode de communication employé. Dans une éducation non violente, le parent, l’enseignant, l’éducateur communique avec bienveillance, respect et empathie avec les enfants. Il existe quelques principes pour communiquer correctement avec un enfant.
Dans un premier temps, il faut opter pour des mots positifs et encourageants. L’adulte doit éviter toute parole blessante, toute critique ou insulte. Aussi, félicitez et encouragez l’enfant quand il fait quelque chose de bien ou lorsqu’il fait des progrès. Le renforcement positif motive l’enfant à répéter les comportements souhaités.
Il faut aussi prendre le temps d’écouter les émotions et les sentiments de l’enfant avec attention et empathie. Laissez-le exprimer ses pensées sans l’interrompre et montrez que vous comprenez ce qu’il ressent.
L’adulte a le droit d’exprimer ses propres émotions. Non seulement cela montre à l’enfant que ressentir une émotion est quelque chose de normal, mais cela permet aussi de décharger un peu sa colère ou sa frustration quand l’enfant montre des réticences. Cependant, si vous ressentez une très vive émotion, tentez de garder votre calme, ou isolez-vous le temps de reprendre vos esprits pour ne pas que l’émotion vous fasse dire ou faire quelque chose qui serait délétère pour l’enfant.
Les enfants sont souvent soumis à beaucoup d’ordres. Lorsqu’il est petit, l’enfant a besoin de s’affirmer par l’opposition. À ce moment-là, offrez lui des choix appropriés à son âge, pour lui permettre de se sentir plus impliqué dans la prise de décision et de développer son autonomie
Les limites sont sécurisantes pour l’enfant. Dans l’éducation non violente, vous devez définir des limites claires. Explicitez les attentes que vous avez et assurez-vous qu’il a bien compris et qu’il connaît les conséquences de ses actions.
Comment résoudre les pleurs, cris et frustrations ?
Selon les principes de l’éducation non violente, vous pouvez résoudre les pleurs, les cris et les frustrations chez les enfants en trois étapes. C’est une méthode qui vous demandera d’être patient et compréhensif. Mais le jeu en vaut la chandelle, puisqu’en adoptant ces approches, vous aidez votre enfant à développer ses compétences émotionnelles, à apprendre à gérer ses émotions et à développer une relation basée sur la confiance et la compréhension mutuelle.
C’est aussi une méthode qui vous permettra d’arrêter de crier , vous vous épargnerez donc un stress quotidien. Finalement, il s’agit, en cas de conflit, de trouver des méthodes pour remplacer la punition.
Première étape : Écouter, accueillir et mettre des mots
Votre enfant pleure, crie ou montre de la frustration. Ne vous braquez pas et accueillez ses émotions. Laissez-lui exprimer ses sentiments sans le juger ou l’interrompre. Prenez le temps d’écouter l’enfant et de lui accorder votre pleine attention. Cela lui montre que ses émotions sont valides et importantes pour vous. Vous pouvez lui dire des phrases comme « Je vois que tu es en colère » ou « Je comprends que tu te sens triste ». Aidez le ensuite à mettre des mots sur ses émotions. Cela l’aidera à mieux comprendre ses sentiments et à les apaiser. Pour vous aider dans cette étape, il existe des livres pour comprendre les émotions.
Deuxième étape : Valider les émotions et offrir du réconfort
Proposez un environnement sûr et réconfortant pour que l’enfant puisse se calmer. Offrez-lui une étreinte, un câlin, ou restez simplement à ses côtés pour le soutenir. À ce stade, vous pouvez aussi lui glisser que ses émotions sont normales et qu’il a le droit de les ressentir. Cette remarque peut être rassurante pour lui et l’aider à s’apaiser.
Dernière étape : Proposer une solution
Si l’enfant est frustré par un problème spécifique, proposez-lui des solutions alternatives. Vous pouvez lui demander comment il aimerait résoudre la situation ou lui donner des idées pour faire face à la difficulté. Parfois il peut aussi être simplement temps de passer à autre chose et vous pouvez proposer une activité qui lui plaira, et qui le sortira de sa crise.