Noël approche… et vous vous demandez quoi lui offrir. Entre les exigences de nos chers bambins, les nôtres et une offre toujours plus abondante, pas facile de s’y retrouver. Comment être sûr de faire plaisir à son enfant ? Comment faire le tri entre ses demandes et nos envies ? Nos conseils pour vous aider à choisir des cadeaux.
Pourquoi les enfants jouent-ils ?
Avant de réfléchir à quel jeu nous pouvons offrir à notre enfant, il est utile de comprendre pourquoi l’enfant joue. Quel est ce puissant moteur qui le pousse à jouer encore et encore, et parfois de façon très répétitive à un même jeu ? « Le jeu est pour l’enfant la manière la plus directe de se connecter à la vie de tous les jours, à lui-même, au monde », nous explique André Stern, auteur de Jouer.
Il existe chez l’enfant un enthousiasme inné pour la nouveauté qui l’incite à explorer son environnement pour le comprendre. Et ça passe toujours par le jeu ! « Nos enfants ne font aucune distinction entre jouer et apprendre ».
Empiler des blocs de bois, enfiler des perles, grimper dans les arbres, observer les fourmis au travail…nous n’en comprenons pas toujours le sens mais ces activités sont essentielles pour satisfaire sa soif de découverte et construire son cerveau.
Que penser des jeux éducatifs ?
L’enfant apprend en jouant. Mais ce n’est vrai que si l’apprentissage vient nourrir son propre besoin intérieur.
Apprendre à lire, reconnaître les chiffres, les formes, les couleurs…depuis quelques années, les jeux éducatifs prennent une place croissante dans les rayons de jouets et dans les catalogues. L’offre est alléchante et nous laisse croire que notre enfant deviendra un petit génie en jouant.
Si l’enfant ne manifeste pas d’enthousiasme pour le sujet, il est probable que le jeu finisse oublié au fond d’un placard. « Le cerveau se développe en fonction de l’enthousiasme avec lequel on l’utilise », écrit Gérald Hüther, neurobiologiste.
Inutile donc de s’emballer pour le dernier jeu Montessori pour apprendre à lire, si votre enfant ne s’amuse pas déjà avec les lettres, les sons et les mots qu’il rencontre.
Trouver le cadeau idéal
Figurine, peluche, poupée, playmobiles, puzzles… pour savoir quel jeu plaira à notre enfant, commençons par l’observer. Être attentif aux étapes de son développement et à ses intérêts du moment nous donnera de précieux indices pour diriger nos achats.
De 0 à 5 ans
Où en est-il dans son développement ? Quels sont les gestes qu’il répète ? Les activités où vous le retrouvez concentré ?
Est-il intéressé à toucher, regarder, écouter ? Dans ce cas, on peut s’orienter vers des jouets qui développent son côté sensoriel comme des instruments de musique, des matières différentes à toucher.
Toujours en train d’empiler des objets ? D’emboîter ? Poupées russes, petits gobelets à emboîter ou cubes feront son bonheur.
Cherche-t-il à faire comme vous ? Vous pouvez opter pour des jeux d’imitation, idéalement les plus réalistes possibles. « Quand il s’agit de jouets achetés dans le commerce, les enfants cherchent une réplique aussi fidèle que possible à l’original », assure André Stern. Si vous prévoyez d’acheter une mini-cuisine, plus elle ressemblera à la vôtre et les ustensiles conformes à ceux que vous utilisez, plus votre enfant sera conquis.
A partir de 5-6 ans
Votre enfant commence à savoir ce qu’il veut et vous le fait savoir. Nos enfants ont le droit de choisir et d’avoir des jouets qui ne font pas de sens pour nous. Ils ont besoin d’être respectés dans leurs choix.
Ce qui ne vous empêche pas d’en discuter avec eux. Car il arrive parfois de se retrouver avec des demandes complètement farfelues ou que le Père Noël n’a pas envie d’offrir.
C’est l’avantage de la liste. L’enfant peut y écrire toutes ses envies. Ensuite, on peut lui apprendre à trier, à voir ce qu’il a déjà, ce qui lui plaît le plus. N’hésitez pas alors à lui faire des propositions, voire à lui parler de vos valeurs si le jouet ne vous convient pas !
Votre enfant n’a pas d’idée de cadeau ? Il est tout aussi utile à cet âge de se demander quelles sont ses activités favorites. Est-ce qu’il aime bouger, sauter, courir, frapper dans une balle ? Un jeu d’extérieur comme un trottinette, un trampoline, un jokari, un vélo, des cages de foot, un ballon lui feront sans doute plaisir.
Est-ce qu’il est attiré par les jeux d’adresse ? On pense aux balles de jonglage, diabolo ou même des jouets vintages : bilboquet, osselets, toupies.
Une nature plutôt créative ? Si oui, de quoi dessiner, peindre, découper, coller sont des cadeaux tout indiqués.
Aime t-il construire ? Kaplas, légos et autres jeux de construction feront son bonheur.
Ou plutôt observer la nature ? On penche pour des loupes, cages à insectes, outils de jardinage, presse à fleurs, etc.
D’une façon générale, privilégiez les jeux qui laissent libre court à la créativité de votre enfant ou qui le rendent actif. Des jeux aussi simples qu’un ballon ou des billes peuvent-être utilisés de mille façons. A contrario, la plupart des jeux très sophistiqués n’ont qu’une seule utilisation possible. Il s’en lassera très vite.
Jeu de fille ou de garçon ?
Des poupées et des cuisinières pour les filles, des armes, des circuits et des garages pour les garçons ? Dans les rayons des magasins, les publicités, les emballages et surtout les catalogues de jouets, la séparation entre jeux de filles et jeux de garçons est encore flagrante. Les rayons roses et les rayons bleu ont bien du mal à se mélanger.
Et nous en sommes tous imprégnés à des degrés divers, conditionnés par notre éducation et nos représentations. L’enfant, lui, naît sans à priori. Si votre garçon vous réclame un poupon ou une dinette, pourquoi lui refuser ? A l’inverse, votre fille adorera peut-être jouer avec des voitures ou des motos.
Peu importent nos choix, gardons à l’esprit que ce n’est pas la quantité qui compte pour insuffler la magie de Noël. Même sans jouets du commerce, l’enfant trouvera le moyen de jouer avec ce qui lui tombe sous la main. Qui n’a jamais vu un enfant s’amuser davantage avec le gros carton d’emballage qu’avec le jouet qu’il contenait ?
Sources :
« Jouer-Faisons confiance à nos enfants», André Stern
« Jouons ensemble autrement » Catherine Dumonteil-Kremer