Élèves DYS : 5 clés pour les professionnels de l’éducation
Échec, frustration, stigmatisation : et si on trouvait une alternative à cela pour les milliers d’enfants qui en souffrent ? En effet, la dyslexie n’est pas, comme on l’a longtemps cru, la conséquence d’un défaut éducatif, d’une intelligence déficiente ou encore moins d’un blocage psychologique, mais bien d’une particularité du cerveau. Aujourd’hui, ce « trouble » est davantage compris et pris en compte. Il reste encore du chemin à parcourir. Le diagnostic est important mais il ne doit pas être fait à la légère. On entend encore trop souvent « mon enfant est HP, TDAH, DYS, etc. » Mais l’est-il vraiment ? À l’heure où les neurosciences s’intéressent de plus près à l’éducation, donnons davantage accès à l’information pour assister au mieux les parents, les professionnels de l’éducation et les enfants vers le chemin d’une meilleure connaissance de soi. Au-delà de leurs étiquettes, les enfants atypiques partagent des forces, des fragilités et des besoins spécifiques. Comment les comprendre et les accompagner au mieux ?
Troubles DYS, c’est quoi ?
Ils regroupent tous les déficits au niveau des fonctions cognitives, se manifestant, dans la plupart des cas, par des troubles de l’apprentissage, et ce, indépendamment d’une capacité intellectuelle normale. Parmi les troubles DYS, on retrouve : la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysgraphie, la dyspraxie, la dysphasie, ainsi que les troubles de l’attention. Les premiers signes de troubles DYS apparaissent notamment lorsqu’il y a des difficultés dans les premières acquisitions dès le primaire, et persistent malgré les mesures prises pour y remédier. Les symptômes peuvent être une grande difficulté à parler, à lire, à écrire ou à dessiner. Certains troubles peuvent également se traduire par une grande incapacité à se concentrer.
1- Communiquer
C’est sans doute le point essentiel ! Vous devez parler tout d’abord avec l’élève lui-même et instaurer un climat de confiance. Si l’enfant se sent bien avec vous, il sera à même de participer en classe ou de vous dire lorsqu’il ne comprend pas ce que vous lui demandez. L’aspect affectif est une dominante chez les élèves dyslexiques. Si ces derniers prennent conscience que vous vous souciez d’eux, ils sauront s’investir.
Vous devez également parler avec la famille. Cette dernière est certainement en souffrance, autant que l’enfant, et prendre en compte ce mal-être est essentiel. La famille et les professionnels qui entourent l’enfant doivent travailler conjointement pour que l’élève puisse progresser. Vous n’êtes pas seul(e) et c’est important d’en avoir conscience : parlez avec les collègues, le médecin scolaire, le psychologue, le conseiller principal d’éducation, l’orthophoniste de l’enfant, les professionnels qui suivent l’enfant… Autant de personnes ressources qui pourront vous apporter des pistes et trouver avec vous des solutions.
2- Anticiper
Il vaut mieux avoir des ressources d’avance ou différenciées et anticiper sur les besoins de vos élèves. Il ne faut pas rester figé si vous sentez que l’activité proposée ne convient pas. En effet, d’une séance à l’autre, l’enfant peut être fatigué, contrarié ou encore énervé et ne sera peut-être pas réceptif à une activité groupée. Ce n’est pas du temps perdu que d’isoler un élève pour lui faire faire des exercices différents. Il saura apprécier l’investissement, c’est certain, et vous, vous serez davantage serein. Alors certes, cela demande de l’organisation mais si elle est opérée au fur et à mesure, elle fera dès lors partie intégrante de vos habitudes d’enseignant.
3- Tester
Avec des élèves dyslexiques, aucune idée n’est mauvaise. Il n’existe aucune formule miracle qui conviendrait à tous les enfants atteints de ce trouble. Ce sont avant tout des êtres humains avec leur sensibilité personnelle et leurs propres mécanismes. Les modes d’emploi ne sont pas fournis.
Alors il faut tenter ! Avec ce genre d’élèves atypiques, il ne faut pas hésiter à sortir du cadre de l’enseignement traditionnel où l’élève reste sagement assis sur sa chaise pendant que l’enseignant est debout face au groupe classe. Changez la disposition des tables, incorporez des rituels ou encore proposez des activités différenciées et autonomes. Les possibilités sont nombreuses. Osez !
Vous pouvez par exemple vous inspirer de pédagogies alternatives ou de systèmes éducatifs étrangers.
4- Adapter
Bon nombre de fois, il vous faudra adapter vos supports : les aérer pour leur donner davantage de clarté et focaliser l’attention de l’élève, découper les exercices et les agrafer pour présenter une tâche à la fois, agrandir le document pour qu’il soit davantage lisible, surligner les informations essentielles… Autant d’aménagements simples qui peuvent être proposés et ainsi rassurer l’élève qui se sentira pris en compte et pourra donner le meilleur de lui-même.
5- Se faire confiance
Vous êtes un professionnel et vous avez en vous des compétences parfois insoupçonnées. Faire face à des élèves ou des enfants atypiques va être désormais notre quotidien. Ils ont toujours été là mais n’étaient pas détectés. C’est aujourd’hui une chance qu’ils le soient. Vous n’êtes peut-être pas formé(e) mais vous avez des ressources humaines sur lesquelles vous pouvez vous appuyer et qui sont même primordiales : empathie, patience, écoute, volonté… Vous avez des atouts qui vont vous aider.
N’hésitez pas à aller faire un tour sur uneboitedepandore.com. Julie Dozinel, prof de français, vous donne plein de conseils et d’astuces pour accompagner au mieux vos élèves.