Les colères sont normales, et ce à tout âge. Celles-ci se caractérisent par des cris, des pleurs, des coups et des gestes incontrôlés. Elles commencent en général lorsque bébé gagne en autonomie et ne peut pas faire tout ce dont il a envie. Aussi, il n’arrive pas encore à s’exprimer par la parole pour demander de l’aide. Cela peut être très frustrant. Il se sent dépassé et n’arrive pas à se contrôler. En grandissant, avec l’aide des adultes qui les entourent, les petits apprennent à gérer leurs émotions et les crises se font plus rares.
L’aider à comprendre et à gérer cette émotion
La première raison pour laquelle un enfant vient à faire une crise de colère peut être qu’il n’arrive pas à comprendre et à gérer ses émotions. Il a le droit de rire s’il est heureux, il a aussi le droit d’être en colère s’il ne se sent pas bien. Expliquez-lui que ce qu’il ressent est normal, mais que ça va passer. Aidez-le à mettre des mots sur ses sentiments. Si c’est trop difficile, sortez une peluche ou une marionnette. Il lui sera plus aisé de s’exprimer au travers d’un personnage : « je me sens comme cela parce que…».
Valider ses sentiments
Dans un moment de colère, l’enfant est perdu, il n’arrive plus à penser de manière rationnelle. En lui disant que vous comprenez que c’est difficile pour lui, vous le rassurez. « Je vois que tu es énervé et je sais que c’est dur ». Cette manière de faire lui donnera confiance en lui. Papa, maman, grand-mère ou papy sont comme des repères. À ses yeux, ils sont forts et stables, et si ces personnes comprennent ce qu’il se passe, c’est réconfortant. Il peut alors arrêter de pleurer et parler de ce qui le tracasse car il se sent en sécurité.
Lui offrir de la tendresse
Rien de tel qu’un gros câlin quand on ressent des sentiments négatifs. Cela aide à réguler les émotions et à calmer les tensions. En effet, des caresses et des paroles chaleureuses permettent au cerveau de libérer de l’ocytocine, l’hormone du bien-être. De même, verbaliser ce qui nous rend furieux calme l’amygdale. Cette dernière est impliquée dans les réactions de peur.
Lui apprendre à relativiser
Une fois la colère enclenchée, il est difficile pour l’enfant de relativiser. C’est là que vous intervenez : parlez-lui pour l’aider à dédramatiser. Ces petites contrariétés qu’il ressent, est-ce qu’elles valent vraiment la peine de se mettre dans un tel état ? Comment peut-il réagir la prochaine fois pour ne pas se sentir si mal ? S’il n’a pas encore les mots pour s’exprimer, donnez-lui des codes pour vous avertir que quelque chose ne va pas avant qu’il explose. Montrer son ventre s’il a faim, toucher votre pouce si un autre enfant l’embête, etc.
Lui dire qu’il a raison
Pour pouvoir se calmer, un enfant a souvent besoin qu’on lui dise qu’il a raison. Cela l’apaise et il est plus à même d’écouter ce que vous avez à lui dire. En quelque sorte, la colère est de l’agressivité défensive. Il est donc important de rester calme, de ne pas juger les raisons de ce mal-être, et de lui donner l’opportunité de raconter pourquoi et comment il en est arrivé là. Même si vous n’êtes pas d’accord, écoutez, en silence, pendant qu’il parle. Dites-lui qu’il a le droit d’être en colère. Seulement après, exposez votre point de vue et trouvez des solutions ensemble.
Miser sur l’humour
En faisant rire votre fils ou votre fille, sa mauvaise humeur se dissipera plus facilement. Cela fonctionne surtout en cas de petite colère basée sur pas grand-chose. Ajouter un peu de légèreté à la situation peut détendre l’atmosphère. En dédramatisant, vous lui montrez que sa réaction est un peu exagérée. Par exemple, si votre enfant se plaint d’avoir trop de devoirs à faire ce weekend et ronchonne depuis une heure, dites-lui « mon dieu, qu’elle est horrible cette maîtresse, pauvre enfant ! ». En réagissant ainsi, vous lui faites prendre conscience de sa rumination insensée et il se mettra à rigoler, c’est certain. Avoir de l’autodérision est un atout précieux dans la vie. Attention toutefois à ne pas tomber dans l’humiliation, cela aura l’effet inverse.
Le valoriser
Une fratrie signifie de l’amour, mais aussi des disputes quotidiennes. Lorsque la grande sœur ou le grand frère fait une colère car un plus jeune lui tape sur les nerfs, c’est l’occasion idéale pour lui rappeler sa place de modèle. En tant qu’aîné, l’enfant peut se sentir valorisé si on lui demande de montrer l’exemple. Premièrement, mettez l’accent sur l’empathie pour que le problème ne se reproduise pas. S’il frappe sa petite sœur, il ne fait pas preuve d’une grande compréhension envers elle. Ensuite, rappelez-lui qu’il ou elle est grand(e). Parfait pour lui donner envie de coopérer.
Comment anticiper la colère d’un enfant
Afin de ne pas avoir à calmer une colère, la solution est souvent de fixer des règles dès le départ. Si jamais votre bambin désobéit, vous serez alors en droit de lui dire « je comprends que tu ne sois pas d’accord, mais tu connais les règles, nous avons fait un pacte. ». Vous pouvez aussi donner des choix. Si l’enfant a tendance à faire des crises en s’habillant le matin, laissez-le choisir entre deux tenues. De même, prévoyez des moments de défoulement pour canaliser sa colère et éviter l’excitation inutile qui mène le plus souvent à des disputes et des cris.
Ce qu’il ne faut pas faire
Certaines choses peuvent aussi aggraver une colère chez un enfant :
- Vous fâcher. Cela ne fera qu’empirer son comportement. Si vous sentez le ton monter, prenez le temps de vous calmer avant d’intervenir.
- Lui demander de se stopper net. Si seulement c’était si simple.
- Avoir des paroles blessantes et négatives.
Quand notre enfant se met en rage, garder son sang-froid n’est pas une mince tâche. Avec ces quelques conseils, jouez la carte de l’écoute et de la pédagogie. Et si les clés étaient la tendresse, la patience et la communication, plutôt que la violence et la punition ? Pour plus de contenus sur le sujet, rendez-vous au congrès Innovation en Éducation !
Sources :
50 phrases pour aider son enfant à surmonter ses colères – Nina Bataille